J’ai écouté avec une certaine émotion le reportage de commémoration de la princesse anglaise Lady Diana découvrant l’attachement de son peuple pour cette princesse disparue. Celle qui aurait pu être la future reine a été beaucoup pleuré après sa mort tragique d’un accident de voiture sous le pont de l’Alma à Paris le 31 août 1997. Elle aurait pu après son divorce avec le prince Charles se retirer de la scène publique. Etais ce une forme de vengeance, un refus de cette aristocratie rigide et hypocrite, qui la poussa à utiliser son charisme pour briller et apporter une autre image de la noblesse en excellant dans son soutien et son service auprès des associations caritatives ? Ce qui est certain, c’est que cette noblesse n’avait pas imaginé que cette princesse séparée de la couronne par son divorce aurait pu aussi bien rebondir et attiré sur elle autant de renommée. Elle était la princesse des cœurs. Nous pourrons nous poser la question ou le prestige peut nous mener. Mais ce n’est pas le sujet de ce matin.
Le monde définit la grandeur en termes de pouvoir, de possessions, de prestige, de position. Si vous arrivez à vous faire servir par les autres, vous êtes en bonne voie. Dans notre culture égoïste avec sa mentalité du « moi d’abord », se comporter en serviteur n’est pas bien vu. Jésus a dit : « Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit serviteur » (Marc 10.43)
Jésus définissait la grandeur en termes de services et non de position. Dieu définit votre grandeur par le nombre de personnes que vous servez, et non par le nombre de personnes qui vous servent. La conception divine est si opposée à ce que nous vivons que nous avons de la peine à la comprendre et plus encore à la mettre en pratique. Les disciples discutaient entre eux pour savoir lequel d’entre était le plus grand dans le chapitre précédant (Marc 9.34-35). Vingt siècles plus tard, on retrouve ce même comportement dans certaines communautés avec cette recherche du leadership en vogue. Des dirigeants chrétiens, des diacres, des anciens, des responsables d’activité se disputent la première place dans les églises, les assemblées et les associations chrétiennes. De nombreux livres décrivent l’art de diriger, mais peu traitent du service. Nous préférons être des généraux que de simples soldats ! Les chrétiens eux-mêmes veulent être des « serviteurs dirigeants » et non de simples serviteurs. Mais être comme Jésus, c’est être un serviteur ! C’est ainsi qu’Il se désignait lui-même.
Nous avons vu que pour servir le Seigneur, nous devons connaître notre personnalité qui nous permet de reconnaitre nos qualités et nos dons. C’était le précédant message dont le thème était : « Employez ce que vous avez » ! Mais il est encore plus important de cultiver un cœur de serviteur. Faites une convention sur le cœur du serviteur, la salle se remplira à moitié. Invitez un évangéliste ou un enseignant très charismatique, vous allez refuser du monde. Dieu vous a façonné pour servir et pas pour vous occuper uniquement de vous-même.
1. Servir Dieu c’est servir les autres. Si vous n’avez pas un cœur de serviteur, vous serez tenté d’utiliser votre personnalité pour chercher à en tirer profit ou pour vous excuser de ne pas subvenir à certains besoins. Il nous arrive souvent d’être utiliser dans un domaine sans y être préparé. Si une personne est en pleurs ou dans une émotion forte, vous pouvez vous dire: « Je n’ai ni le don de miséricorde, ni celui de service ». Je ne me sens pas capable. Son attitude me dérange. Peut-être tu te dis : « Elle pourrait se contenir ! » Au fond, elle est en fait tout un drame mais cela n’est pas si grave ! Vous pouvez esquisser le problème et renvoyer la personne ou vous approchez d’elle pour l’écouter. Alors le Seigneur donnera de la compassion et de la sagesse pour répondre à ce besoin par des paroles adaptées. Notre premier ministère est celui qui correspond à notre personnalité, mais le second correspond aux besoins du moment. Si la forme de votre personnalité révèle votre ministère, votre cœur de serviteur prouve votre maturité. Aucun don particulier n’est nécessaire pour ramasser les papiers ou empiler les chaises après une réunion. Tout le monde peut être alors un serviteur. Il suffit de le vouloir. Il est possible de servir dans l’Eglise durant toute sa vie, jouer un rôle et avoir une responsabilité sans être un serviteur. Oui tu fonctionnes bien ! Mais pense à ramasser aussi un verre qui traine et ne pas le laisser dans un évier, c’est montrer par cette attitude à ce petit niveau un cœur de serviteur.
Jésus accomplissait les tâches que les autres cherchaient à éviter : laver les pieds des disciples, aider les enfants, préparer le repas et s’occuper des lépreux. Rien n’était indigne pour lui, parce qu’Il était venu pour servir. Je vous ai donné un exemple afin que vous suiviez mes traces dira t’il dans Jean 13.15 après lavé les pieds de ses disciples.
2. La qualité d’un serviteur est la disponibilité. Etes-vous disponible pour Dieu à tout moment ? Peut-Il changer votre programme sans que vous fassiez preuve d’amertume ? En tant que serviteur, ce n’est pas à vous de dire quand ni à quel endroit vous servirez. Etre serviteur, c’est renoncer au droit d’organiser votre emploi du temps et laisser le Seigneur vous interrompre chaque fois qu’Il a besoin de vous. J’ai souvent vu une grande bénédiction quand je répondais aux imprévus. Et le plus souvent quand ces imprévus modifiaient mes plans et me contrariaient profondément. Parce que j’acceptais ce deal, alors le Seigneur bénissait. Je ne dis pas qu’il faut vivre sans programme ou être une girouette qui bouge devant tous les besoins. Mais le Seigneur nous appelle à sentir ce qui est juste et important pour lui. Alors il faut savoir mettre de côté le planning prévu.
3. Le vrai serviteur est attentif au besoin. Paul écrit aux Galates 6.10 : « Tant que nous en avons l’occasion, faisons du bien à tout le monde et en premier lieu à ceux qui appartiennent à la famille des croyants » (Parole vivante). Lorsque le Seigneur place devant vous une personne avec des besoins, Il vous donne l’occasion de développer vos capacités de serviteur. Vous remarquerez que Dieu vous demande de faire passer vos frères et sœurs dans la foi en premier, et non de les mettre à la fin de votre liste.
Nous manquons de nombreuses occasions de servir le Seigneur parce que nous ne sommes pas assez sensibles et spontanés. Les grandes occasions sont rares et parfois elles ne se représentent plus. Vous n’aurez peut-être qu’une seule chance de servir tel ou tel : saisissez l’occasion ! Ne dis pas à ton prochain : Vas et revient demain» lorsque tu peux donner immédiatement ce qu’il demande » (Proverbes 3.28). Cette attitude de cœur a permis à des personnes à être gagner par l’évangile. John Wesley était un serviteur de Dieu extraordinaire. Il était un prédicateur talentueux auprès des mineurs. Sa devise était : « Fais tout le bien que tu peux, par tous les moyens possibles, chaque fois que tu en la possibilité, à tous les gens possibles, aussi longtemps que tu le pourras ». Voilà la vraie grandeur ! Vous pouvez commencer par faire de petites choses que personne d’autre n’a envie de faire. Faites-le comme si ces petites choses étaient très importantes, car le Seigneur vous voit.
4) Le vrai serviteur utilise au mieux ce qu’il a. « Celui qui observe le vent ne sèmera point et celui qui regarde les nuages ne moissonnera pas ! (Ecclésiaste 11 :4). Attendre le moment favorable n’est pas le gage de réussite ! Nous sommes souvent trop contemplatifs et nous voulons être surs de la volonté de Dieu. Et rien ne bouge ! Tout ce que ta main trouve à faire, fais le dit l’ecclésiaste. Il faut retrouver un certain bon sens dans notre vie. Le Seigneur s’attend à ce que nous fassions ce que nous pouvons avec ce que nous avons là on nous sommes. Un service imparfait sera toujours préférable à d’excellentes intentions. Il y a rien de pire que le perfectionniste car il se paralyse lui-même et parfois les autres.
Un autre mensonge est de penser que le service est réservé au superstar. Des croyants ne bougent pas car ils pensent ne pas être bons pour le faire. Certaines églises entretiennent malheureusement ce mensonge en faisant de l’excellence une idole sur certains services, et les croyants moyennement doués hésitent par conséquence à s’engager. Avant de connaitre la réussite, tu vas vivre l’échec qui est une bonne école de formation.
5) Une autre qualité du serviteur est la fidélité. La fidélité c’est de tenir son engagement et ne pas fuir devant le découragement, la contrariété et l’opposition. Combien il est difficile aujourd’hui de tenir un programme? On comptait sur un tel mais il n’est pas là. Il n’a pas prévenu de son absence. Est ce que les autres peuvent compter sur vous ? Dieu nous teste au travers de cela. Il a pu confier des responsabilités à Abraham, Moïse, Joseph, les disciples car ces bommes étaient capables de tenir leurs engagements. Notre fidélité ce n’est pas seulement notre présence au culte. Elle est observée par le Seigneur. Un jour, il te dira alors que tu entreras dans l’éternité : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » (Matthieu 25.23).
6) Le caractère du vrai serviteur est l’humilité. Il est préférable d’être reconnu pour notre humilité que pour nos talents. Car l’onction peut baisser avec la qualité du service mais l’humilité laissera une empreinte. Si notre désir est de briller, tôt ou tard nous aurons des revers et des moments sombres. Dieu élève encore aujourd’hui des hommes et des femmes d’onction avec beaucoup de charisme. Nous ne pouvons pas le nier. Ils sont de puissants instruments pour sa gloire. Mais il a besoin de toute une génération de serviteurs et de servantes, de chrétiens et chrétiennes disciples de Jésus qui serviront plus dans l’ombre. Une des belles figures dans l’ancien testament est la vie de Joseph. Il n’attira pas les regards sur lui. Il va vivre paisiblement chez Potiphar après avoir été vendu par ses frères. Il sera jeté en prison et il restera « ZEN » selon l’expression à la mode. Il a confiance en son Dieu qui va le délivrer. L’explication des songes au panetier et à l’échanson ne lui donna pas de suite cette liberté espérée. Il du attendre encore deux ans avant de voir le bout du tunnel. Il fut nommé ensuite premier ministre. Il n’a jamais pris jamais la « grosse tête » au milieu des égyptiens. Il ne s’est pas vengé de ses frères et il ne les a pas reniés. Il a su accueillir ses frères laissant un temps d‘épreuves et d’énigmes voulu par Dieu permettant que leurs cœurs soient éprouvés. Puis ce fut les retrouvailles avec toute la famille.
Pour conclure, je reviendrais à mon introduction par cette question : « Ou peut nous mener la recherche du prestige, le paraitre et la volonté de la réussite à tout prix ? Combien se sont égarés dans cette quête et ont été meurtris? Si on relit la vie de ces hommes de foi : Moïse, Joseph, Pierre, Paul et d’autres avec toutes leurs responsabilités, leur discernement n’a jamais été aveuglé par le prestige temporel. Il se peut que votre appel du Seigneur vous conduise dans un endroit perdu où personne ne vous connaît ni ne fait attention à vous. Vous êtes dans l’ombre. Vous auriez de bonnes raisons d’avoir plus de responsabilités car vous êtes capables. Mais vous êtes dans l’ombre et inconnu. Dans ce cas, sachez que Dieu vous a placé là ou vous êtes pour une bonne raison ! Il sait combien de cheveux vous avez sur la tête. Je pense à ces hommes et ces femmes qui ont consacré leurs vies à traduire la bible dans un dialecte africain, une langue d’une tribu pour qu’elle reçoive la lumière de l’évangile. Ils n’ont pas eu le prestige de prêcher à des foules. Ils sont restés cachés accomplissant ce travail fastidieux de traduction. Votre service fidèle compte pour le royaume de Dieu. « Christ est votre vie. Quand il paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec Lui en participant à sa gloire » (Colossiens 3.4). En attendant, acceptez de bon cœur de rester dans l’ombre. Il y aura toujours assez de personnes qui voudront réaliser des exploits pour le Seigneur. La course au succès est très répandue, mais les véritables serviteurs et servantes manquent cruellement dans l’église. Parfois vous servez la haute société, d’autres fois les pauvres. Dans tous les cas, vous développerez un cœur de serviteur si vous êtes prêt à faire tout ce qui est nécessaire. Voila le comportement du serviteur.