Nous vivons un moment très particulier et angoissant pour certains avec cette pandémie qui nous touche de près par le confinement mais elle affecte aussi aujourd’hui plus de 2 milliards d’individus dans le monde.
L’activité humaine s’est arrêtée. Et c’est comme un choc, ce coup d’arrêt.
Nos autorités font tout pour rassurer tout en rappelant inlassablement les consignes à respecter.
En réfléchissant à cela, un texte de l’ancien testament s’est imposé à mon esprit, c’est celui du chapitre 11 de la genèse que nous pouvons lire du verset 1 au verset 11.
Nous lisons dans ce chapitre de la genèse que les hommes ont fabriqué une tour appelée Babel. Il est écrit : « faisons nous un nom et bâtissons une ville et une tour dont le sommet touche le ciel afin que nous ne soyons pas dispersés sur la surface de la terre».
Etrange cette volonté de concentration humaine, cette peur de disparaitre, cette peur de l’inconnu dans cette époque ancienne!
Tant de régions dans le monde demeuraient alors inexplorées sur la terre!
L’homme voulait contrôler les choses et non laisser à Dieu les diriger.
Tout le monde devait participer à la construction de cette ville et cet édifice.
Et Dieu mit un terme à cela. On lit généralement rapidement le texte sans se poser la question de la suite provoquée par l’intervention de Dieu.
Dieu n’a pas bousculé la tour par sa main; il n’a pas provoqué un tremblement de terre pour démolir la tour aussi haute qu’était sa hauteur.
Il a fait une seule chose à laquelle nous n’aurions pas pensé. Le texte nous dit : « Des langues différentes se posèrent sur chacun ».
Si on réfléchit au déroulement de cet événement, cela a dû être un sacré moment de confusion. Le nom de Babel veut dire par ailleurs « confusion ».
Imaginez un moment cette belle pagaille qui s’est produite ! Toute la communication de cette foule rassemblée qui travaillait à l’édification de ce grand projet est brouillée et paralysée.
Plus personne ne se comprenait ! Chacun a dû penser que son voisin était « Alzheimer » car il bredouille des mots incompréhensibles. Il y a eu sans doute un moment de panique et de folie devant ce phénomène nouveau. Il a fallu du temps avant de se retrouver avec ceux qui parlent la même langue et ainsi reformer un groupe de gens qui se comprennent.
Cela a entrainé des déchirements sociaux et de nouvelles émigrations pour vivre sur une terre nouvelle avec des gens semblables à nous.
Un bon coup d’arrêt était donné comme un signal d’alerte pour cette génération passée.
Les hommes ont dû mettre un long moment pour retrouver leurs repères et se réinventer ailleurs.
L’activité humaine a été chamboulée dans la plaine de Schinéar. Le projet de la construction de la grande ville de l’unité et la grande tour qui touche le ciel pour atteindre Dieu devait être abandonné. Aujourd’hui au 21ème siècle, le discours de la mondialisation s’entend de plus en plus. Il n’est plus le discours de certains utopistes.
On parle aujourd’hui de fusion, de globalisation: un seul peuple de terriens, un gouvernement central mondial ?
Plus de frontières réellement définies ? La terre appartient à chacun et à tout le monde ! C’est le discours de certains écologistes.
N’est ce pas un coup d’arrêt aussi à ce projet de mondialisation que nous sommes en train de vivre ?
Suite à cette pandémie, notre civilisation actuelle du 21ème siècle doit vivre cet arrêt sociétal imposé par ce confinement d’urgence mondial pour enrayer la propagation virale.
C’est un sacré coup de frein pour l’activité humaine dont les conséquences économiques annoncées seront lourdes. Et si Dieu ne l’avait pas permis ? Commençant par le continent asiatique, l’Europe a dû emboiter le pas en raison de la virulence et de la rapidité de la contagion. D’autres continents affectés adoptent le même positionnement de confinement comme une des meilleures armes de lutte face à cette pandémie. Combien de temps cela durera ? Nul ne peut le prédire ! Le risque de nouvelles vagues épidémiques moins virulentes est éminent selon les spécialistes pour les mois à venir. Accompagnés peut-être avec les conséquences que nous connaissons et de nouveaux confinements !
Quoiqu’il en soit, aujourd’hui tout est à l’arrêt ! Et pour combien de temps ! Nul ne le sait ! Nous avons assisté depuis plusieurs décennies à une course effrénée à l’argent, au succès, à l’enrichissement personnel, à l’insouciance, aux plaisirs, à l’armement de plus en plus sophistiqué dans ce monde moderne, à une culture intensive qui appauvrit les terres, une course aux étoiles (…). Le monde virtuel et informatique dans lequel nous vivons aujourd’hui a été aussi un accélérateur de cela. Toute cette belle machine humaine était bien lancée et rien ne pouvait la dévier de son cap. Et si Dieu n’avait pas mis son doigt pour interpeller nos contemporains qui ont dû mal à entendre un autre message que celui fournit par nos écrans avant que quelque chose de plus grave arrive ! Nous avions peur de la bombe atomique, des guerres, des soulèvements populaires,... Et voilà c’est une pandémie qui nous couche à terre annoncée comme aussi virulente que la grippe H1N1 dite « espagnole », celle survenue de 1918 à 1919. Plus besoin de dire que nous croyons à l’apocalypse et d’être considéré comme des déjantés aujourd’hui! Les écologistes nous le rappellent incessamment des risques du réchauffement climatique annoncé et des catastrophes inévitables si nous ne faisons rien. Ils sont aujourd’hui plus éveillés et plus actifs que le sont les chrétiens sur ces questions. Dans son dernier discours, notre président Monsieur Macron nous martelait qu’un coup d’arrêt était imposé.
Après cette période, il va falloir se réinventer et se réapproprier les choses notamment pour produire français voir européen. Finit semble il la mondialisation ? Peut-être ? L’avenir le dira ! Quand on apprenait – il y a quinze ans - qu’un pot de yaourt faisait presque le tour du globe pour arriver dans nos assiettes ! Je me pose la question si ce n’est pas encore d’actualité aujourd’hui !Avec cette pandémie, le temps s’arrête. Nous le comprenons. Nous devons restés confinés pour les raisons qui nous sont inlassablement répétés. Des temps d’arrêts permis aussi pour réfléchir ! Des temps d’arrêts pour prier et méditer la parole de Dieu. Allons-nous profiter de cette occasion pour nous ressourcer ! Ou au contraire pour ne pas déprimer nous gaver de télévision, de films, d’internet, de tweets.
Ce temps va-t-il aussi attendrir les cœurs et ouvrir les oreilles de nos contemporains pour qu’ils réfléchissent aux questions spirituelles. Prions pour cela ! Quelle sera la sortie après cette crise ? Une renaissance, un temps de réveil, un rapprochement de Dieu pour nos contemporains et nous-mêmes ou une reprise de cette course effrénée à nos passions et nos occupations ?
Si on lit la suite du texte de genèse 11 au verset 31, nous découvrons le projet d’émigration d’une famille. Suite à cet événement de la tour de Babel, Dieu se révéla à un homme Abraham (Genèse 12). A-t-il lui et son père connu cette période de la construction de la tour de Babel ? Si c’est le cas, cela les a certainement boosté pour répondre à l’appel divin, quitter Babylone pour découvrir le pays de Canaan inconnu jusque là. De cet homme Abraham est sorti une génération nouvelle, un peuple porteur de sa loi et consacré à lui. Quelle belle suite Dieu a apporté après ce temps troublé vécu dans la ville de Babel ?
Ecrit le 26 mars 2020 par Christian Servettaz